Hyperferritinémie – Algorithme
Le dosage de la ferritine sérique est un examen très demandé dans la pratique quotidienne. L’insuffisante spécificité de l’hyperferritinémie rend son interprétation difficile. Nous proposons ici un algorithme pour le diagnostic différentiel de l’hyperferritinémie.
Introduction
Pendant plusieurs décennies la carence en fer et l’anémie ferriprive ont été au centre de l’attention du médecin praticien. Le dosage de la ferritine sérique s’adressait surtout aux femmes en période de préménopause. Dans les dernières années, en raison d’une meilleure connaissance de la toxicité associée à la surcharge en fer,1 et d’une certaine euphorie née, à partir de 1996, des nouvelles découvertes génétiques sur l’hémochromatose héréditaire,2 on a pu observer une attention croissante vers l’excès en fer et, en conséquence, pour l’hyperferritinémie.
Le dosage de la ferritine sérique est donc devenu aujourd’hui un examen, à tort ou à raison, de plus en plus demandé. Si une hypoferritinémie traduit toujours une carence martiale, une hyperferritinémie, rencontrée au quotidien, est due à un authentique excès de fer dans une minorité des cas !3
Mécanismes de l’hyperferritinémie
Trois mécanismes principaux peuvent conduire à une hyperferritinémie :
- augmentation de synthèse par induction (alcool, syndrome inflammatoire et vraies surcharges en fer) ;
- lyse cellulaire (hépatique, musculaire) ;
- très rarement dérégulation génétique (mutation du gène de la L-ferritine).4
Statistiquement, les causes principales de ferritinémie élevée sont le syndrome métabolique, l’alcoolisme, le syndrome inflammatoire et la cytolyse.4
Syndrome métabolique
L’hépatosidérose dysmétabolique (de la littérature française)5 est une entité caractérisée par l’association d’une surcharge hépatique en fer modérée et de mécanisme qui reste à préciser, avec une ou plusieurs anomalies du syndrome métabolique (excès pondéral en premier).
Alcoolisme
En absence de toute cytolyse et de surcharge en fer, on peut observer une hyperferritinémie aussi dans l’alcoolisme simple (sans hépatopathie majeure).
Syndrome inflammatoire
La ferritine n’est pas seulement la protéine de stockage du fer par excellence, mais également une protéine de la réaction inflammatoire sensu lato (c’est-à-dire secondaire à différentes maladies infectieuses, immuno-inflammatoires et aussi néoplasiques).
Cytolyse
La ferritinémie est proportionnelle à la destruction des tissus riches en ferritine.
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