Prostate : définition, fonction, maladies et examens
La prostate est une petite glande présente exclusivement chez l’homme, localisée sous la vessie, autour de la naissance de l’urètre. Elle est impliquée dans la fonction éjaculatoire, et peut être touchée par différentes maladies, particulièrement après 40 ans. Anatomie, taux de PSA, traitements des maladies de la prostate… Eclairage du Dr Adam Vardi, urologue.
« La prostate est une glande de l’appareil reproducteur masculin, située sous la vessie, en avant du rectum« , explique Adam Vardi, urologue à Neuilly-sur-Seine. « À l’âge adulte, elle a la taille d’une noix, de 15 à 25 g« , précise-t-il. La prostate entoure l’urètre, le canal qui sort de la vessie et qui permet d’évacuer l’urine. Elle joue un rôle dans la sécrétion et le stockage du liquide séminal, ainsi que dans l’éjaculation du sperme, grâce aux androgènes.
Quel est le rôle de la prostate ?
La prostate secrète une partie du liquide séminal (constituant du sperme). Elle produit également le liquide prostatique, un liquide transparent et alcalin qui a deux fonctions : favoriser la survie des spermatozoïdes lors de leur progression au sein de l’acidité vaginale, et empêcher la coagulation du sperme. En cas de problèmes de prostate, les hommes peuvent ressentir des gênes au moment de la miction.
Cancer
Le cancer de la prostate est l’un des cancers le plus fréquent, et la 3e cause de mortalité par cancer chez l’homme. « Dans la très grande majorité des cas, il s’agit d’un adénocarcinome de la prostate est. Le pic de fréquence est à 65 ans« , explique l’urologue. A bout d’un certain temps, le cancer de la prostate peut également devenir métastatique : cela signifie qu’il s’étend dans d’autres partie du corps, en migrant via les vaisseaux sanguins. « Le cancer n’entraîne aucun symptômes, sauf une fois qu’il est très avancé « , indique le spécialiste. Il existe plusieurs traitements contre ce cancer : » les plus classiques sont la chirurgie et la radiothérapie. Mais de nouveau traitements sont en cours d’évaluation, comme les ultrasons focalisés, ou encore la cryothérapie, qui consiste à congeler la tumeur ».
Adénome de la prostate
L’adénome de la prostate, aussi appelé hypertrophie bénigne de la prostate, « est une augmentation de son volume, ce qui est fréquent à partir de la quarantaine ». Cette affection bénigne toucherait une grande majorité des hommes de plus de 50 ans, et l’incidence augmente avec l’âge. « Cette maladie n’entraîne pas forcément des symptômes. Mais parmi ceux-ci, on a essentiellement des troubles mictionnels, comme une envie fréquente d’uriner et une diminution de la force du jet. Cela peut se compliquer avec des infections urinaires« , précise le Dr Vardi. Si les symptômes sont handicapants, des médicaments peuvent réduire ceux-ci, mais aucun traitement ne peut soigner la maladie en elle-même. Dans les cas plus importants, la radiothérapie est envisageable, tout comme la chirurgie. En effet, on une ablation d’une partie de la prostate peut être pratiquée.
Inflammation de la prostate ou prostatite
« La prostate peut également être touchée par des maladies infectieuses« , explique l’urologue. On appelle cela une prostatite, ou inflammation de la prostate. « Les symptômes sont les brûlures lors de la miction, une forte fièvre, une grosse fatigue« , explique le docteur. « Dans 80 % des cas, c’est la bactérie E. Coli qui est en cause. Comme cela est dû à une infection bactérienne, on la soigne par antibiotiques de manière prolongée« . Dans les cas les plus graves, on peut avoir recours à la chirurgie.
Symptômes et problèmes
Les problèmes entraînent des symptômes très semblables, généralement des troubles génito-urinaires :
- des envies fréquentes d’uriner,
- un jet faible,
- des douleurs à la miction…
En cas de symptômes de ce type, il est donc impératif de consulter son médecin.
Examens de la prostate
Différents examens permettent de l’observer : le toucher rectal, le dosage des PSA, l’échographie ou encore l’IRM. Le toucher rectal permet d’analyser l’aspect de la prostate et de détecter des anomalies. Le dosage des PSA se fait lors d’une suspicion de cancer : en effet, la concentration d’antigènes prostatique spécifique (PSA) est augmentée en cas de cancer de la prostate. « En cas de suspicion de cancer de la prostate et d’un dosage de PSA anormal, d’autres examens sont alors demandés, comme l’échographie ou l’IRM« , ajoute l’urologue.
Traitements
Chaque traitement dépend de la maladie. Comme expliqué précédemment, il y a trois affections qui peuvent toucher la prostate : le cancer, l’adénome et l’inflammation. Quant à l’adénome, il n’y a pas de médicaments qui le soignent, uniquement des médicaments contre les symptômes. Mais contre le cancer, plusieurs solutions sont possibles : « on décide du traitement en fonction de la gravité ou pas de la situation, mais aussi en fonction du choix du patient, précise le docteur Adam Vardi. Chaque traitement a ses effets secondaires : incontinence, problèmes d’érections, d’éjaculation… Le patient a donc aussi son mot à dire. »
Chimio et traitements contre le cancer
Il existe un grand arsenal thérapeutique contre le cancer : chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie, hormonothérapie… « Les possibilités de traitements sont différentes en fonction de chaque type de cancer de la prostate, mais aussi de son degré de progression« . Notez que plusieurs types de traitements peuvent être testés avant de trouver la combinaison thérapeutique qui fonctionnera. Mais il est très rare que tous soient appliqués sur un même patient. « En général, on pratique une hormonothérapie en dernier recours, lorsque le cancer est avancé« , ajoute le spécialiste. Ce traitement peut aussi être associé à une radiothérapie externe. Si le cancer de la prostate a développé des métastases, il faudrait alors utiliser plusieurs traitements en complément à la chimiothérapie, en fonction de l’étendue du cancer.
Ablation de la prostate
L’ablation de la prostate est parfois nécessaire, surtout en cas de cancer. Lorsque celui-ci ne s’est pas étendu à d’autres organes, la chirurgie peut permettre d’éradiquer totalement la maladie, surtout si elle est associée ensuite à un traitement par radiothérapie. Néanmoins, l’ablation totale entraîne un risque de séquelles, et plusieurs effets secondaires possibles : une incontinence urinaire les semaines voire les mois qui suivent, un risque d’impuissance (jusqu’à 18 mois après l’intervention) ainsi que d’érections moins rigides. Il y a également un risque assez faible de rétrécissement des voies urinaires, ce qui entraîne une diminution de la force du jet. Il est également possible de pratiquer une ablation partielle en cas d’hypertrophie de la prostate : cela consiste à enlever la zone malade.
Prostate et plaisir sexuel
En dehors de l’éjaculation, un homme peut avoir une autre source de plaisir
Cette expérience est différente pour chaque homme : elle peut être moins intense que l’orgasme avec stimulation du pénis pour certains, mais pour d’autres, cet orgasme aboutit parfois à une éjaculation. L’orgasme prostatique provoquerait d’intenses tensions neuromusculaires en raison des contractions du plancher pelvien qui exercent de fortes vibrations au niveau des organes génitaux.
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